Dans le dernier film de Lionel Baier, Comme des voleurs (à l’est), le personnage découvre qu’il est vaguement d’origine polonaise. Avec sa sœur, il quitte Lausanne pour la Pologne.
Au début du film, il y a des plans de Lausanne: Bel-Air, Saint-François, la cathédrale depuis le Grand-Pont, le Palace emberlificoté et d’autres coins encore, que je reconnais.
On est pendant les fêtes. Clignotements, rougeurs, luminaires.
À la fin du film, le personnage rentre chez lui. Quelqu’un lui a dit: «C’est toi qui décides si tu es polonais.» Sa sœur, elle, va rester en Pologne. Ils se quittent à la gare.
Il y a de nouveau des plans de ville. On est de nouveau pendant les fêtes. Le frère est rentré, la sœur est restée. Alors, j'ai un doute. Je ne sais pas si on est à Lausanne ou à Varsovie.
Après, je sais, je devine qu’on est à Varsovie. Il y a des feux d’artifice. On voit le Palais de la Culture. C'est lui. C'est le joyau mastodontesque de l’architecture totalitaire.
Et puis, un bref instant, parce que le doute n'est pas très loin, j'hésite à nouveau.
Le Palais, pour un peu, est comme la Tour Bel-Air.
Signes non pour être complet, non pour conjuguer / mais pour être fidèle à son ‘transitoire’ / Signes pour retrouver le don des langues / la sienne au moins, que, sinon soi, qui la parlera ? H.M.
07 décembre 2006
Palais Bel-Air
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2 commentaires:
poursuivant les lumières clignotantes, j'ai acheté aujourd'hui "Arbres d'hiver" de Sylvia Plath; avant de lire ses poèmes, j'apprends qu'elle a subi une thérapie électroconvulsive, "contre la dépression"; que dire de cette sorte d'éclairs ?
maintenant que j'ai lu les poèmes de Sylvia Plath, j'entrevois, entre deux clignotements, le noir du langage, comme une nouvelle série d'épreuves
rien n'est préservé, et le flux, stoppé net
pourtant, ce trou est encore la traversée
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