Ici, «un gars» se dit «un cristiano», un chrétien. Etonnamment, donc, «sti cristiani», ces chrétiens, peut référer péjorativement à «ces gens-là».
L’épicière porte de grosses lunettes, un sourire intermittent et toujours le même tablier bleu. Elle m’adresse souvent quelques mots en français. Elle a vécu en Suisse. La voisine me dit qu’elle y a fait fortune. «Fortune?
– Qu’est-ce que tu crois? Sans ça, elle n’aurait jamais pu acheter son commerce.
– Ah bon.»
– Qu’est-ce que tu crois? Sans ça, elle n’aurait jamais pu acheter son commerce.
– Ah bon.»
J’ai raccompagné la nonna à Messina.
Ma tante me parle, entre autres, du temps qu’il fait. Je ne suis ici que depuis trois semaines. On dit: «Marzo pazzo.» Il a plu. Le soleil était rare. Elle a en tête les deux mois qui ont précédé. Il faisait 20° C en moyenne. Elle me fait remarquer qu’il n’y a pas eu d’hiver, que tout a poussé trop vite, que les fleurs seront bientôt fanées. Confirmation, le soir même, au téléjournal.
Elle prédit un enfer, question moustiques.
Une cousine m’a prêté un livre sur le village. Il est issu d’une recherche fouillée qui a débouché sur une thèse de doctorat. L’enquête a été menée, pour l’essentiel, durant les années 1970. L’auteur a interrogé les villageois – dont de nombreux spécimens «verghiens», dit la quatrième de couverture – sur les coutumes, les métiers, les fêtes calendaires, les chansons et autres traditions populaires. C’est une mine de renseignements. Une chance.
Il y a un chapitre sur les différents «quartiers» du village. Le village est divisé en une partie basse et une partie haute. Aujourd’hui encore, on veut savoir si vous êtes d’en bas ou d’en haut.
À certains endroits, les habitants ont tous le même nom de famille. L’auteur s’attarde sur les groupes les plus homogènes, rapporte les on-dit, les vieilles querelles et les représentants fameux.
D’abord, en lisant, je crois que ceux dont je porte le nom viennent d’en bas. L’auteur leur consacre plusieurs pages. Il y a eu quelqu’un d’important, quelqu’un qui savait parler. Son prénom est le même que celui de mon arrière-arrière-grand-père.
Mais ce n’est pas lui. À la fin du chapitre, il est précisé qu’il existe, ailleurs dans le village, de nombreuses familles portant le même nom.
La mienne habitait dans le Giacato, c’est-à-dire dans la rue qui relie le bas et le haut. C’est la partie la plus «récente», écrit l’auteur. Elle est donc moins intéressante pour son propos.
1 commentaire:
lo que yo queria, gracias
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