Hier à midi, déjeuné avec J. V. W., près d'Italie.
Parlé, entre autres, de la lecture naïve des auteurs. Et lui de se lancer: "Je me souviens de la lecture de Balzac. Il parlait d’une rue, juste un peu plus bas, près d’ici, où les vieilles masures étaient des bordels. On se trouvait alors à peine au-delà de l’octroi (je traduis: à peine au-delà du mur qui encerclait la ville, mur ponctué de "barrières" où les denrées - notamment les boissons alcoolisées - étaient taxées). Eh bien, je les ai vues, ces bicoques; je suis sûr que c’est d’elles que parlait Balzac; elles ont disparu à la fin des années soixante."
Je lui ai demandé s’il habitait une tour. Il a répondu: "Non, j’habite une barre."
Il m’a aussi raconté ses trajets vers Saint-Denis, l’arrêt Pleyel où c’était "merveilleusement banlieue", parce qu’il y avait toujours, le lundi matin, des petits loubards, mais aussi des femmes en boubou ou les filles de l’internat réservé aux enfants des récipiendiaires de la Légion d’honneur, etc. Il ajoute: "Elles portaient l’uniforme, mais à cette heure-là, certaines ne l’avaient enfilé qu’à demi…"
Je vois danser les images au fond de ses yeux.
Signes non pour être complet, non pour conjuguer / mais pour être fidèle à son ‘transitoire’ / Signes pour retrouver le don des langues / la sienne au moins, que, sinon soi, qui la parlera ? H.M.
31 mai 2011
Paris carnet de la patience 26
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