Signes non pour être complet, non pour conjuguer / mais pour être fidèle à son ‘transitoire’ / Signes pour retrouver le don des langues / la sienne au moins, que, sinon soi, qui la parlera ? H.M.

25 juillet 2011

Paris carnet de la patience 32

"Sur le marché forain de Carpentras, il m’est apparu que l’une des dimensions majeures de l’ensemble des relations nouées dans un anonymat relatif à l’occasion des achats sur les étals était la mise en scène d’une interconnaissance (ou d’une "amitié") généralisée censée manifester l’appartenance à une même communauté locale et régionale.
Entre les linéaires d’une grande surface ou dans une salle d’attente d’un aéroport, l’enjeu des relations éphémères et ténues qui s’engagent peut être d’une tout autre nature: dans de tels espaces sociaux, il ne sera plus question d’être ou de jouer à être "du coin", mais plutôt de se présenter comme un consommateur averti sur le marché mondial ou un acteur à part entière de la modernité cosmopolite."

Michèle de La Pradelle, "La ville des anthropologues",
dans La Ville et l’urbain: l’état des savoirs, 2000.

Cela me fait penser à l’air que je prends (l’air détaché de celui qui n’est pas en visite), quand je suis sûr de croiser un touriste devant la gare de l’Est et quand je me figure qu’il m’observe attentivement: jouissance de faire voir, ou de faire croire, par une indifférence très étudiée, que je suis un bel exemple d’indigène de la grande ville.

1 commentaire:

anonyme a dit…

Bonjour...
De grandes phrases, avec bcp d'idées dans chacune... difficile à suivre...difficile de s'y projeter...

Pourtant.. Quelque chose m'attire c'est certain.
J'y ressens une certaine fluidité, du style, de la construction.
;-)