Il y a longtemps que je ne travaille plus à la maison.
Ces deux dernières années, j’ai eu la chance de pouvoir occuper une chambre, dans un appartement.
J’y avais installé un bureau. Une bibliothèque Ikea (mais pas une "Billy"). Un fauteuil. Une table basse. Et deux chaises.
Les murs étaient nus. Il y avait seulement, derrière mon dos, une feuille A4 où était imprimé un calendrier de rédaction (pour ma thèse) et, les dernières semaines, une autre feuille, de même format, qui portait:
FAUT QUE CE SOIT FAIT
PAS QUE CE SOIT PARFAIT
L’autre jour, j’ai déménagé. Désormais, je travaille à "l’Atelier".
J’y loue un espace de quasiment 10 m2. Et je ne suis plus seul.
Mes colocs sont jeunes et beaux.
Ils – elles – sont graphistes, web designers, strategic planner, illustratrice, comédien-metteur-en-scène-artisan-du-mouvement, etc., etc.
Tous indépendants.
Il y a là un bureau, généreusement mis à ma disposition, une paroi mobile qui fait un angle droit avec l’un des murs de la pièce, et deux bibliothèques, mobiles elles aussi.
Devant moi, la paroi. Derrière moi, la bibliothèque "thèse". À ma gauche, le mur. À ma droite, la bibliothèque "roman".
Tout est ajouré. Tout est lumineux.
Autour de moi, cette fois-ci, j’ai habillé les surfaces. Sur le mur de gauche, une affiche du Kunsthaus de Zurich reproduit une photo d’Ed Ruscha, de la série Thirtyfour Parking Lots in Los Angeles. Sur la paroi, au-dessus de l’écran de mon ordinateur, une affiche de la Städtische Galerie im Lenbachhaus und Kunstbau de Munich reproduit, sous verre, un photo-montage où, dans une vapeur grisée, un cheval et son dresseur marchent le long des gradins bleu indigo d’un cirque, mais comme en les frôlant, comme en les effleurant, ou comme s’ils marchaient sur l’eau. Juste à côté, j’ai collé six tirages ifolor (20x30 cm) de photos que j’avais prises lors de mon séjour en Sicile, en février-juin 2007.
Voilà.
On est le 1/11/11 et je suis officiellement colocataire de l’Atelier.
On a fait connaissance et J. m’a dit: "Ah! Toi, tu es celui qui écrit!"
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