"Les “vieux Lausannois”, pour autant qu'il y en a, ne soint point imbus de leur ancienneté. Le canton, les vallées des Alpes et du Jura, les villages paysans du Plateau, ont constamment renouvelé le sang lausannois, l'alimentant en forces nouvelles: gens des professions libérales, fonctionnaires fédéraux et cantonaux. La ville exerce un attrait compréhensible, par tant d'espérances de travail, sur les Valaisans et les Fribourgeois aux familles nombreuses, à l'étroit dans leurs vallées et leurs campagnes. L'horloger neuchâtelois y ouvre volontiers boutique ou s'y établit pour ses vieux jours. La Suisse alémanique fournit son contingent régulier de commerçants, d'employés et d'apprentis qui, le tunnel de Chexbres franchi, ont peine à rebrousser chemin vers les brumes du Nord et se dédouanent en oubliant leur langue maternelle. L'Italien est entrepreneur ou maçon. Mais tous sont rapidement d'excellents Lausannois, se sentant chez eux dans cette ville qui est, par excellence, une ville ouverte, assez aérée pour échapper aux préjugés, aux méfiances."
Signes non pour être complet, non pour conjuguer / mais pour être fidèle à son ‘transitoire’ / Signes pour retrouver le don des langues / la sienne au moins, que, sinon soi, qui la parlera ? H.M.
10 janvier 2012
Tous Lausannois
Georges-André Chevallaz, Lausanne (Trésors de mon pays; 91), Neuchâtel: Éditions du Griffon, 1959, p. 23.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire