Sandro est parti ce matin. Une cérémonie de départ était organisée au Théâtre des Trois P'tits Tours.
Il a fait un petit discours. Et puis, il a pris son grand sac à dos.
Il est parti.
2000 kilomètres à pied. De Morges à Petrizzi. De Morges – en Suisse – à Petrizzi – en Calabre.
Cinq ou six minutes à peine après son départ, nous avons quitté le théâtre.
J’ai pris ma Panda. J’ai roulé un peu. Et je l’ai vu qui marchait.
Il était dans le crachin. Très loin, déjà. Et j’ai pensé: "Mais c’est bien sûr… Il marche dans le temps…"
Je me suis souvenu du poème intitulé "Mars à Meudon", dans lequel Jacques Réda récupère une phrase de Borgès:
Je peux attendre l’autobus sous ce doux aspergès
De mars. Il pleut. Ou il pleuvait. (La pluie, a dit Borgès,
Est quelque chose qui sans doute a lieu dans le passé.)
C’est ça. Il pleut. Il pleut toujours. Et il pleuvait.
Il est parti, maintenant. Et moi, je rentre. Ou je rentrais.
C’est un peu ça.
Il est parti.
Et moi, dorénavant, je suis là-bas – je me souviens.
Signes non pour être complet, non pour conjuguer / mais pour être fidèle à son ‘transitoire’ / Signes pour retrouver le don des langues / la sienne au moins, que, sinon soi, qui la parlera ? H.M.
30 mars 2013
Il est parti
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